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Innovation - Inventeurs[VIDEO] Les promesses de l’Aube, drone paramoteur

Innovation - Inventeurs[VIDEO] Les promesses de l’Aube, drone paramoteur

Il est né à Marlenheim mais pourrait prendre son envol dans la savane africaine. L’Aube, le drone paramoteur imaginé et conçu par Julien Lerch, nourrit de belles ambitions. Pour bénéficier d’un petit coup de pouce financier, le créateur originaire d’Odratzheim participe à un concours sur l’innovation. Et en appelle au vote du public d’ici le 11 avril.

 

 

 

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 Julien Lerch a testé son drone paramoteur au Niger, dans le parc naturel du W. Document remis

Il pèse à peine 1,8 kg, est fabriqué notamment à partir de coquilles d’huître et d’amidon de maïs, mais pourrait bien sauver des éléphants et rhinocéros. Destin incroyable que celui de ce drone paramoteur aux allures de parapente créé par un Bas-Rhinois de 31 ans : être utile à la lutte contre la criminalité environnementale et à la protection de la faune sauvage.

Le châssis fabriqué par impression 3 D dans son appartement

Comme beaucoup de bonnes idées, celle de Julien Lerch est née de manière improbable. C’était en 2010, au pied des calanques à Marseille. Ce petit génie de la robotique travaille alors dans l’entretien et l’amélioration de machines industrielles. Immobilisé par un accident de moto, il se prend à rêver d’un vol à la manière d’un oiseau. « J’ai imaginé un outil qui rendrait accessible cette sensation à une personne clouée sur la terre ferme. »

Très vite, l’idée fait son chemin et la société Ihmati – « se réaliser » en aztèque – voit le jour. En acceptant des missions dans l’industrie, ce passionné d’électronique au cheveu en broussaille peut en parallèle peaufiner son projet : la création d’un drone paramoteur. Un modèle unique, assure-t-il. Il prendra le doux nom d’Aube.

Dans un marché du drone inondé par le multirotor et stimulé par le modèle avion à usage militaire, deux sociétés, à Strasbourg et dans le Massif Central, ont déjà tenté l’aventure du paramoteur avant de se casser les dents. Pour autant, Julien Lerch croit en son invention, qui se nourrit des qualités de ses cousins drones pour en faire la synthèse : voler silencieusement, longtemps et lentement. Restait à faire sauter le verrou technologique.

Pari gagné puisque le roboticien d’Odratzheim a imaginé et conçu un objet volant équipé d’une voile de parapente et d’un système de vidéo. Un petit concentré d’intelligence artificielle qui tient dans un sac à dos et affiche une empreinte écologique minime. Fabriqué en impression 3 D dans l’appartement de son créateur à Marlenheim, le châssis d’Aube est constitué de matières végétales 100 % françaises et recyclables. « On pourrait manger le plastique, ça a goût de pop corn. » En vol aussi, le drone limite son impact environnemental : « Pour une heure dans les airs, il consomme 14 mL de carburant et émet 30 g de CO 2. Là où un drône multirotor engloutit 64 mL de carburant et dégage 150 g de CO 2. »

Testé au Niger,

dans un parc animalier

Pour quel usage ? Au départ, pour en faire un simulateur de vol en parapente, à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. « Mais c’était trop compliqué en terme de législation. » L’étude, la protection et l’observation de la vie sauvage : ce débouché s’avère plus pertinent. « Le drone permet une prise de vue aérienne et sans nuisance d’animaux. Il peut être utile pour la science (surveillance et observation comportementale), les médias (reportages animaliers), l’éco-tourisme (safari haut de gamme). » Et l’anti-braconnage. La semaine dernière, Aube a survolé le Niger. Le fondateur d’Ihmati a accompagné l’ONG strasbourgeoise Wildlife Angel dans le parc national du W pour y tester son compagnon en conditions réelles. 45°C à l’ombre, 4 kilos perdus, un sac de couchage à même le sol, des essais sous bonne garde de rangers : l’expérience est marquante. « J’ai vu pour la première fois un éléphant ! Je n’ai pas créé cette société pour faire du bénéfice. Si je peux gagner de l’argent avec c’est bien. Mais si je peux être utile pour que cet éléphant ne soit pas tué… »

D’ici là, le drone doit faire l’objet de derniers ajustements. Julien Lerch se donne jusqu’à la fin de l’année pour le finaliser et enfin lancer la commercialisation. En cela, il peut compter sur la collaboration avec les écoles de management et d’ingénieur de Strasbourg ainsi que l’école d’aéronautique de Bordeaux. Mais cet investissement a un prix. D’où sa participation à un concours d’innovateurs (*), histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards et de faire confortablement décoller le projet en Afrique ou ailleurs. L‘Aube pourrait alors s’avérer prometteuse.

(*) Julien Lerch participe au concours La Fabrique Aviva qui récompense financièrement des innovateurs. Une première sélection se fait sur le vote du public. Le créateur bas-rhinois concourt dans la catégorie Environnement, biodiversité, énergie. Pour voter pour le projet Aube, il faut se rendre sur le site https ://lafabrique-france.aviva.com, s’enregistrer, taper le nom du projet “Aube” et voter.

Images filmées depuis le drone paramoteur cet hiver au-dessus de Westhoffen-Traenheim.

 

http://www.dna.fr/divers/2017/04/09/les-promesses-de-l-aube

 

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