Une vocation, un métier et une passion
À l’occasion de la remise des Brevets d’initiation aéronautique, à l’aéro-club de Saintes, le 19 novembre, l’attention des curieux a été attirée par l’activité d’un « gonfleur d’hélices » (1), Alban Poletto, autour d’un aéronef monoplace dont les cocardes et le n°F8017 apposés sur sa carlingue le rattache au 25e escadron américain. Le SE5A fut l’un des chasseurs les plus rapides de la Première Guerre mondiale. Avec son moteur de 200 CV, ses 2 mitrailleuses synchronisées et 220 km/h en vitesse de pointe, il égalait le Spad S.XIII ce qui en faisait le fleuron de l’aéronautique de l’époque.
Le 19 novembre, Alban Poletto ne s’affairait pas sur l’original mais sur une réplique en bois et en toile à l’échelle 7 / 8e pouvant atteindre 120 km / h avec un moteur « Rotax ». Un bicylindre en ligne 2 temps de 65 CV d’une fiabilité exemplaire car également conçu pour les motoneiges.
Membre de l’aéro-club depuis 2006, il a acquis ce SE5A en 2013. Livré démonté, il a refait les circuits de refroidissement, électriques, l’allumage, la façade avant et les capots moteurs.
À l’échelle 1 ?
Classé administrativement dans la catégorie ULM, le SE5A vole sous le régime déclaratif. Adolescent, Alban Poletto était attiré par le monde de l’aéronautique. La lecture de « L’Équipage », de Joseph Kessel (un livre offert par sa mère) fut le déclic. Il comprit que l’aviation allait devenir sa vocation, son métier et sa passion avec une préférence pour les aéroplanes de la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, il vole pour le plaisir, participe à de nombreux meetings et improvise, avec des amis pilotes, des simulacres de combats.
Au printemps 2018, lors d’un rallye auto combiné aux biplans d’époque et aux avions du club de Saintes, il pourra piloter avec l’esprit d’autrefois. Affilié au réseau des aéro-constructeurs amateurs atlantique où se rejoignent les constructeurs amateurs d’avion et d’ULM, Alban Poletto dispose ainsi de plans originaux et s’interroge sur l’opportunité de concevoir un nouvel ES5A à l’échelle 1, avec une place passager.
(1) Le terme fait référence aux hélices des vieux aéronefs qui pouvaient être placées sur deux positions : une pour le décollage et l’autre pour le vol à vitesse de croisière. Au sol, l’hélice était mise en position « petit pas » pour décoller via une pompe à mains. Sous la pression de l’air, elle se retrouvait ainsi repoussée en arrière.